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Et pourtant Maria Corti­, qui vient de disparaître à l’âge de 86 ans ­ était la personne la plus sérieuse du monde: philologue, critique littéraire, romancière, détentrice depuis plus de trente ans de la chaire d’histoire de la langue italienne à l’université de Pavie, elle était spécialiste de Dante, de la poésie du «Dolce Stil Novo» et de littérature napolitaine du Quattrocento. On l’appelait aussi la «mère» des lettres italiennes, parce qu’elle participa à toutes les aventures et expérimentations littéraires transalpines. Ainsi fut-elle l’un des piliers avec Umberto Eco de la revue Alfabeta fondée par Nanni Balestrini à la fin des années 70. Par-delà ses propres romans et essais, le nom de Maria Corti est lié au Centre des recherches sur la tradition manuscrite d’auteurs modernes et contemporains auprès de l’université de Pavie. Nourri d’abord des donations de Montale, Gadda ou Bilenchi, le centre vise à sauvegarder la mémoire des oeuvres en reconstituant la genèse de l’écriture par l’étude des autographes”.

(“Libération”, La mort de Maria Corti, 28 febbraio 2002)